
-AUTHOR-
TANYA BIONDI
Extraits
Manifestations sur la limite
Dans cette ville personne ne peut pleurer
Dans cette ville il n’y a plus rien
Se débattre en satisfaisant au principe
D’angoisse permanente
Amas de matière immobiles
Enroulés sur eux-mêmes
Prêts à exploser
Au premier déclic
Visages sans expression
Fixant le vide
En réactions opposées
Sans larmes, on ne peut pleurer
Dans cette ville
1920 à Hyde Park
J’étais
Protégée par les branches tombantes, devant le parc
Tel un damné crépusculaire réfugié
sous une tente de bois dans le châtain
craquement des feuilles.
Vent hivernal
Ce soleil limpide qui
éclaircit l’herbe
Et brille à mes yeux.
Arbres
Epars
Découpés sur la céleste étendue
La pureté du froid pénètre la mémoire
Seul un tiède rayon
Dore
Jeux de lumière
Entre les branches
Peut se détruire en un instant
Tu m’as tuée en trente secondes
Avec une lame de plastique
Et mes bottes sur la neige blanche
Étaient vraiment belles
Et attirantes
Comme un combattant fascinant
Je te regardais
Tu me regardais
Et tu souriais – tu ne savais pas
C’était la mort
Comme elles étaient belles – les bottes
Et fascinante
La mort
Suspendu
Me perdre dans tes yeux
Profonds comme des lacs
Nocturnes
Le silence de tes yeux
Déconcertant
M’emprisonne ravie –
Suis-je sauve ou perdue
Mon amour ?
Toi seul
Eternellement infiniment
En un instant
Passé dans la relativité de l’importance
Du tout et de l’unique
Toi seul, mon Amour
Peux
Décider de mon destin
Les paradis lointains
Ombres
Reflets de l’infini
Dans le miroir féérique de l’eau
Image vague de brume fumante
Et basse
Depuis le tunnel
Sur les barques et les sombres nuages
Flottent les fantômes du passé
Emprisonnés dans des châteaux magiques
Loin
Dans les vallées de l’enchantement
Sans titre 2
Toujours merveilleuse
La matérialisation de la lumière
Dans la blanche brume
Parmi les arbres
Matinale.
Seulement avec attention transparaissent
Les silhouettes des sous-bois,
Entre les herbes et l’écorces la pluie
Exhale encore.
Le regard vain
Posé à l’infini
Vague
Le long des fleuves de la pensée
Derrière le voile mouillé du matin
Après-midi romagnol
Claquent les roues sur les blanches
Routes pierreuses
Déliées
Dans l’agreste ensoleillé.
Seuls les oiseaux, les branches
Sont les musiciens conteurs
De la fatigue du marcheur
A vent contraire.
Fatigue récompensée
Par les intenses couleurs d’été
Les cimes hautes des peupliers tels
Des pinceaux
Sur un ciel compact
Et les rouges ponceaux
Dans les ronces d’un fossé.
Isolée maisonnette
Dans la quiétude champêtre et
Abandonnés aux sens
Consommer
Un amour défendu
Romantique accompli dans la lumière miellée de la fin d’après-midi
Le soir n’arrive plus
enfermé entre ces vitres
dont pas même ne transpire
un souffle de ta blonde lumière
Mais les dansantes huppes hirsutes des pins
incitent l’âme au désir
d’une paix utopique
fredonnée dans des airs antiques, venus d’Est
Il meurt chaque soir
Baigné du sang du coucher
Mais toujours il renaît,
Phoenix,
Et tourmente le cœur.
Idyll is an instant
Your warm hand in the cold of winter
Is the only guide I need
To enter the dimension of delight
Dive with me into a soft carpet of colours
Where your smile is sweet wine for my soul
I sip it up, golden, and drunk of you
My love, I know
It is already ecstasy
Romantic summer
Nothing my love I could suffer to miss
Of your existence.
Not the most fleeting of instants
Nor a sigh
Confused with the immensity of the air.
Nothing would I remove
From this gentle landscape
Surrounding your life,
Not even the dark storms
Sometimes disturbing
My idyllic
Contemplation